L'île qui appartient à tous

Ce blog approfondit les thèmes liés à la création d'un point géographique universel, symbole de la conscience et indicateur d'une nouvelle direction pour l'humanité. Pour rejoindre la communauté de l'île Hans : www.hansuniversalis.org

jeudi 6 août 2015

La bataille de l'île Hans


L'île Hans est un rocher situé dans le chenal de Kennedy à près de 81° de latitude nord, dans une région inhabitée comprise entre la mer de Baffin et la mer de Lincoln. Sa superficie est de l’ordre de 1,3 km² et son plateau culmine à environ 160 mètres. Soumise à des vents violents et à des températures très basses (-30°C de moyenne en hiver, 2 ou 3°C au mois de juillet) l’île ne présente au demeurant aucun intérêt. La communauté autochtone la plus au nord du monde vit à Siorapaluk, district de Qaanaaq, 400 kilomètres au sud. La présence quasi constante de banquises pluriannuelles rend l’île très difficile d’accès, et seules des missions scientifiques y débarquent.

L’île Hans se singularise par sa position géographique à équidistance des côtes canadiennes et danoises (17 kilomètres de chaque côté). Elle est revendiquée simultanément par le Canada et le Danemark depuis 1973, date de la signature de l'accord délimitant la frontière maritime entre les deux pays, lesquels n'étaient pas parvenus à s'entendre sur une portion du tracé longue de 875 mètres, là où est situé l'îlot. L'île n'a pas d'eaux territoriales et aucun des deux pays, s'il l'acquérait, ne bénéficierait d'une extension de ses droits de pêche ou de forage.


Les tensions sont apparues au moment où le réchauffement climatique a introduit la possibilité d’une route navigable avant le milieu du siècle, nourrissant l’idée d’une exploitation des hydrocarbures de l’océan Glacial. L’île Hans est devenue un point stratégique pour le contrôle de la future circulation maritime dans le détroit. Le Danemark considère que l’île se situe sur le plateau groenlandais, donc qu’elle lui revient, et affirme qu’elle a été découverte par un Danois. Les Canadiens, quant à eux, attribuent la découverte aux Britanniques. Il s’en est suivi de part et d’autre des prises et reprises de l’île ; la marine danoise y plante ses drapeaux en 1988, 1995, 2002 et 2003 alors qu’en juillet 2005, c’est au tour des Canadiens de planter leur drapeau et de construire un inukshuk (cairn traditionnel inuit) avant la venue du ministre des affaires étrangères en personne.
 
Ce coup de force des Canadiens amène les Danois à protester officiellement et à réaffirmer leur souveraineté en août de la même année en envoyant sur place un patrouilleur ; le drapeau canadien est cependant laissé en place. La querelle fait grand bruit dans la presse des deux pays quand, en septembre, les deux ministres des Affaires étrangères signent une déclaration commune affirmant : « nous continuerons d'unir nos efforts pour trouver une solution à long terme au différend au sujet de l'île Hans ». Ces efforts manquèrent de peu d'être suivis d’effet en avril 2012, alors que les deux nations envisageaient de se partager l’île à égalité, mais il n'en fut rien. Depuis, la politesse consiste pour chacun à signaler à son voisin tout débarquement qu’il opérerait sur Hans, étant entendu qu’il demeure sur la question de la souveraineté de l’île « un désaccord ».
 
Nul doute que dans l'idée de ces deux pays, celui qui gagnerait la bataille de l'île Hans remporterait un avantage sérieux dans la course au Pôle.
 

 

Les ambitions du Canada sur le pôle Nord

Article Le Monde/AFP du 4 décembre 2013.
Le Canada va revendiquer à l'Organisation des Nations unies sa souveraineté sur le pôle Nord, également convoité par la Russie, rapporte, mercredi 4 décembre, le quotidien canadien Globe and Mail. Ottawa a jusqu'à vendredi pour faire valoir ses revendications territoriales devant la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
C'est dans ce contexte que le bureau du premier ministre, Stephen Harper, a demandé aux fonctionnaires chargés de ce dossier de travailler à nouveau sur les demandes du pays afin qu'elles incluent le pôle Nord et « les richesses du fond marin » alentour. « Le premier ministre n'est pas prêt à abandonner la revendication du pôle Nord géographique à la Russie et au Danemark », note le journal torontois, citant de hauts responsables du gouvernement canadien.
Élu en 2006, M. Harper a fait de la défense de la souveraineté canadienne sur le Grand Nord un cheval de bataille de sa politique. « Notre gouvernement est en train d'assurer notre souveraineté dans le Nord », a déclaré le porte-parole du premier ministre canadien, Carl Vallée, sans confirmer ni démentir les informations du Globe and Mail. « Les détails de la demande du Canada seront rendus publics après son dépôt devant la Commission des limites du plateau continental [Nations unies)] », a-t-il ajouté, remarquant que d'ici là « tout autre commentaire serait prématuré ».
L'océan Arctique, que se partagent le Canada, le Danemark, les États-Unis, la Norvège et la Russie, regorge de ressources naturelles, dont l'exploitation apparaît désormais envisageable en raison du recul de la banquise engendré par le réchauffement climatique. Le sous-sol de cette région pourrait ainsi contenir 22 % des réserves mondiales d'hydrocarbures conventionnels non découvertes, selon l'agence américaine de l'énergie (EIA).
Outre l'Arctique, le Canada est apparu décidé ces dernières semaines à réclamer des droits au large de l'île française de Saint-Pierre-et-Miquelon, dans le golfe du Saint-Laurent. Des forages exploratoires y sont menés depuis un an afin de confirmer la présence de pétrole.

La même chose, version danoise

Article Le Monde/AFP du 15 décembre 2014.
Le Danemark s'apprête à revendiquer la souveraineté d'un territoire de quelque 895 000 km2 dans l'océan autour du pôle Nord, arguant que le plateau continental au nord du Groenland y est relié, a annoncé le gouvernement.
Copenhague doit présenter lundi 15 décembre sa demande devant la commission des limites du plateau continental des Nations unies. Le territoire revendiqué, qui comprend le pôle Nord géographique, déborde sur une zone déjà revendiquée par la Norvège. « Il y a éventuellement un chevauchement avec le Canada, la Russie et les États-Unis », a par ailleurs relevé la diplomatie danoise dans le communiqué, indiquant que chaque partie devrait négocier séparément des accords bilatéraux pour délimiter les territoires.



GISEMENTS D'HYDROCARBURES

Les États riverains de l'océan glacial Arctique (Canada, Danemark, Etats-Unis, Norvège et Russie) lorgnent tous d'importants gisements d'hydrocarbures. Selon une étude américaine de 2008, 13 % du pétrole et 30 % du gaz naturel non découverts de la planète se trouvent dans le sous-sol du Grand Nord.
La pose en 2007 d'un drapeau russe à la verticale du pôle Nord avait provoqué des crispations côté canadien, Ottawa et Moscou se disputant la souveraineté de la zone. Mais les pays jouent le jeu de la légalité : après la Russie en 2001, le Canada a présenté en décembre 2013 ses prétentions territoriales devant la commission des Nations unies. Suite à quoi la Russie a renouvelé sa demande, qui porte que quelque 1,2 millions de kilomètres carrés d’océan, en août 2015.
 
 
Textes : Emmanuel Hussenet

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