L'île qui appartient à tous

Ce blog approfondit les thèmes liés à la création d'un point géographique universel, symbole de la conscience et indicateur d'une nouvelle direction pour l'humanité. Pour rejoindre la communauté de l'île Hans : www.hansuniversalis.org

jeudi 6 août 2015

En quête de légitimité


Canadiens et Danois n'ont aucune légitimité sur Hans de par le fait de l'occupation : la zone a de tout temps été inhabitée. Alors pourquoi leur appartiendrait-elle ? Parce qu'elle aurait été découverte par un Anglais, selon les Canadiens (le Canada a été formé conjointement par les Anglais et les Français) et par un Danois selon les Danois.
Charles-Francis Hall, découvreur de l'île.
Or, l'histoire est sans ambiguïté sur la paternité du découvreur. L'île fut découverte le 21 août 1871 par Charles Francis Hall, commandant du Polaris, qu'il baptisa Hans en hommage à son fidèle guide et compagnon inuit : Hans Hendrik. Ce guide autochtone célèbre, honoré dans les livres de Jean Malaurie, était originaire du sud du Groenland, donc du Danemark... Mais seul le chef d'expédition peut être tenu pour le découvreur. En l'occurrence, il s'agissait de Charles Francis Hall qui n'était pas anglais mais américain. Quand le premier Anglais a fait son apparition – George Strong Nares – c'était quatre ans plus tard. Hall est mort tragiquement trois mois seulement après sa découverte, empoisonné par le médecin de sa propre expédition. Son corps gît encore tout au nord du Groenland dans une région baptisée en son hommage la Terre de Hall.
 
Le Canada pas plus que le Danemark n'ont de légitimité par l'occupation ou par la découverte. Hans échappe aux accords de territorialité. L'île porte le nom d'un groenlandais et fut découverte par un américain, assassiné trois mois plus tard. Les États-Unis n'ont pas cherché à revendiquer la région et estiment que, tout comme le passage du Nord-Ouest, le passage du Pôle (ou détroit de Nares) doit rester neutre et de navigation libre.

Les motifs de légitimité :
Le principal facteur de légitimité d'un pays sur un territoire est l'occupation par ses ressortissants ou par un peuple qui, par référendum, déclare souhaiter être rattaché à ce pays.

Le second facteur de légitimité est la paternité de la découverte. Dans le cas de l'île Hans, nous constatons que pas plus le Canada que le Danemark ne dispose sur ces deux plans d'éléments qu'ils pourraient juridiquement mettre en valeur.

Les deux pays s'appuient sur d'autres arguments :
- La proximité naturelle. L'île est encadrée par des côtes dont la souveraineté n'est pas en discussion. Observer le fond marin pourrait faire la différence : le Danemark estime que l'île Hans est reliée au plateau groenlandais qui lui a été attribué en 1933 par la Cour internationale de justice et qu'elle lui revient à ce titre.

- La légitimité par l'usage. Le Danemark et le Canada étant les deux seuls pays à débarquer officiellement et régulièrement sur l'île, chacun peut légitimement, les années passant, faire admettre par les autres nations que le rocher relève de son autorité. C'est cette légitimité naturelle et d'usage qui prévaut ici. L'incertitude sur le cas de l'île Hans est uniquement liée à la double revendication.

Notre légitimité :
N'agissant pas en tant que représentants d'un État constitué, nous n'avons, pour le droit international, aucune légitimité. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous n'agissons nullement dans le but de nous approprier le territoire, mais dans celui d'amener Canada et Danemark à renoncer mutuellement à leur projet. Notre légitimité à exprimer ce que nous souhaitons pour l'île Hans se fonde sur des éléments éthiques en accord avec les appels officiels répétés pour la protection de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique. Notre légitimité vient de notre qualité d'êtres humains responsables et de notre représentativité par le nombre.
Forts de notre démarche qui écarte la notion de propriété et fait ressortir celle de responsabilité, nous demandons aux États qui veulent bien nous accompagner de plaider en faveur de Hans, île universelle auprès des diplomaties étrangères et devant l'Organisation des Nations Unies. 
 
Pour nous, "revendiquer" et "habiter" l'île Hans se traduit par un même acte : se faire connaître en tant qu'être moralement relié à ce lieu. Celui-ci étant désert, on peut imaginer une jurisprudence intégrant la notion d'habitant virtuel et reconnaissant des droits aux personnes qui expriment clairement leur lien à cette île, fut-il subjectif. Tout lien avec autrui, un endroit, une hiérarchie, confirmé ou non par un contrat, n'est-il pas de nature subjective ? La reconnaissance juridique en tant qu'habitant virtuel de Hans n'est donc pas à exclure. Le fait "d'habiter", donc d'apporter à cette île une population, plaiderait en faveur de la légitimité de chacun à décider de son destin.
 
Notre rôle en tant que citoyen est donc d'amener un certain nombre de gouvernements à former un groupe pour introduire la question de la neutralité de l'île Hans à l'ONU. Le Canada et le Danemark devront en réponse rappeler leur position qui aura, d'ici là, nous l'espérons, évolué. En tout état de cause, l'attribution du statut de Terra Nullius relèvera de la Cour internationale de justice de La Haye, saisie sur cette question par les Nations Unies.

Une fois l'île Hans rendue à sa seule souveraineté, le Canada et le Danemark seront incontestablement les mieux placés pour assurer la neutralité de l'île et faire respecter aux yeux du monde le principe qu'elle représente.



Hans Hendrik, à l'âge de 19 ans.

Hans Hendrik, à l'âge de 49 ans.
 
Texte : Emmanuel Hussenet

2 commentaires:

  1. Quel magnifique projet que de faire avancer cette idee de Terra Nullius pour éveiller les consciences ! J ´adhère .

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